Prêtre bénissant l’inhumation des martyrs lors de la cérémonie de libération de Poltava en Ukraine.
Opérateur principal R. Karmen, TsSDF, 1944.

La spécificité de la persécution des Juifs pose un problème croissant à la propagande soviétique à mesure qu’elle glisse d’une phraséologie communiste à une posture patriotique. Les victimes sont donc identifiées par l’appartenance à un peuple majoritaire selon le principe soviétique des nationalités : russe en Russie soviétique, ukrainien en Ukraine soviétique et, par extension, polonais en Pologne.
L'introduction de cérémonies orthodoxes ou catholiques dans certains montages contribue à maintenir l'ambiguité concernant la judéité de la plupart des victimes. La séquence sur la libération de Poltava en Ukraine s’ouvre sur le monument à Chevtchenko, le poète national, pour se clore sur un prêtre bénissant l’inhumation des martyrs. À Lublin, la polonité est signifiée par une cérémonie catholique à la mémoire des victimes de Maidanek.