La foule lors des exécutions de criminels de guerre à Smolensk, le 20 décembre 1945. Photographie signée Sitnikov.

Dans le centre de la cité encore en ruine plus de deux ans après sa reconquête, plusieurs milliers de citoyens se pressent à proximité immédiate des gibets, sur les amas de décombres et sur les toits des bâtiments encore debout.
Ce type de justice spectacle tranche totalement avec les exécutions opérées dans le secret au cours des années 1930 ; elle se distingue aussi des défilés politiques organisés (et en partie obligatoires) par les autorités : on ne distingue ni pancarte, ni banderole, ni slogan – seul le discours énonçant le verdict prend une tonalité politique. Il s’agit d’une réponse à la pratique importée par les occupants allemands, et d’un écho à la justice vengeresse des partisans.