Autour de l'exposition

publication
Filmer la guerre, les Soviétiques face à la Shoah 1941 — 1946
Catalogue de l’exposition
128 pages (environ 300 illustrations noir et blanc).
978-2-916966-70-0
Prix : 29,99 euros
En vente à la librairie du Mémorial de la Shoah ou sur le site de la boutique en ligne
http://librairie.memorialdelashoah.org

rencontre
jeudi 17 septembre 2015 → 19h
"La lutte contre le cosmopolitisme"

La "libération" des territoires occupés par l'Armée rouge a révélé l'ampleur du massacre des Juifs par les occupants nazis. Les grands procès menés contre les criminels de guerre en témoignent. Mais, rapidement après, l'attitude des autorités soviétiques envers les Juifs change radicalement : censure du Livre noir, dissolution du Comité juif antifaciste, attaques répétées contre la communauté juive dans le cadre de la politique "anticosmopolite" initiée par Staline.

En présence de Nicolas Werth, historien, directeur de recherche, CNRS/IHTP et Guennadi Vassilievitch Kostyrtchenko, historien, chercheur en sciences politiques soviétiques.

projection
dimanche 11 janvier 2015 → 14h30

Les documents cinématographiques des crimes commis par les envahisseurs germano-fascistes

(Russie, documentaire, 70 mn, TsSDF, 1945, vostf)
Lors du procès du Tribunal militaire international à Nuremberg, les Soviétiques projettent un montage de scènes captées entre 1941 et 1945 par des dizaines d'opérateurs du front, parmi lesquels figurent Roman Karmen, Mark Troïanovski, et Aleksander Ford. Réquisitoire méthodique, ce film documente les différentes pratiques de mise à mort nazies, sans jamais laisser place à une quelconque identification des victimes.

En présence de Valérie Pozner, directrice de recherche, CNRS, spécialiste de l’histoire du cinéma russe et soviétique, Alexandre Sumpf, maître de conférences en Histoire contemporaine, université de Strasbourg, Vanessa Voisin, post-doctorante ANR « CINESOV » / IRICE, et Victor Barbat, doctorant en histoire, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

projection
dimanche 11 janvier 2015 → 16h30

Le Tribunal des peuples [Sud narodov], de Roman Karmen

(Russie, documentaire, 59 mn, TsSDF, 1946, version russe diffusion de la traduction française par casques)
Roman Karmen, l’un des documentaristes soviétiques les plus reconnus, est envoyé filmer avec une petite équipe le procès de Nuremberg. Il met en place un dispositif à plusieurs caméras, tandis que lui-même, muni d’une Eyemo légère, reste au centre de la salle. Monté à Moscou par Elisabeth Svilova, le film sort à peine un mois après la fin du procès. Mais le contexte a changé : la guerre froide commence, et le film est reçu sans enthousiasme.

En présence de Valérie Pozner, directrice de recherche, CNRS, spécialiste de l’histoire du cinéma russe et soviétique, Alexandre Sumpf, maître de conférences en Histoire contemporaine, université de Strasbourg, Vanessa Voisin, post-doctorante ANR « CINESOV » / IRICE, et Victor Barbat, doctorant en histoire, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

rencontre
dimanche 1er mars 2015 → 14h30

Les victimes en proie de l’image

Les autorités soviétiques sont très ambivalentes face à l’évocation de la judéité des victimes : tantôt clairement affirmée, tantôt éludée, cette présence, identifiable à travers des signes visibles ou des noms de famille, varie en fonction des supports (films, articles de journaux, textes officiels…), des usages, des publics cibles, des moments, sans qu’il soit toujours aisé d’en retracer la logique. Comment le montage et la sonorisation participent à la volonté d’éluder la judéité des victimes ?

En présence de Valérie Pozner, directrice de recherche, CNRS, spécialiste de l’histoire du cinéma russe et soviétique, et Sylvie Lindeperg, historienne, professeure, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre de l'Institut universitaire de France.

projection
dimanche 1er mars 2015 → 17h

Les Insoumis, de Mark Donskoï

(URSS, fiction, 95 mn, Studio Kiev, 1945, vostf)
La vie d'une famille ouvrière ukrainienne durant l'occupation allemande que le père, Taras, croit pouvoir ignorer en se barricadant chez lui. Les membres de sa famille sont peu à peu happés par les événements et entrent en résistance, tandis que lui-même recueille la petite fille du docteur Aron Davidovitch, disparu dans le massacre de Babi Yar.

En présence de Valérie Pozner, directrice de recherche, CNRS, spécialiste de l’histoire du cinéma russe et soviétique.

rencontre
dimanche 8 mars 2015 → 14h30

La mobilisation par l’image
Dès les premières révélations sur les exactions en 1941, les plus hautes autorités de l’URSS décident d’en fixer les traces sur pellicule. D’une part, il s’agit de mobiliser soldats et population par le recours à un registre émotionnel : pitié et chagrin pour les siens, haine et vengeance envers l’ennemi allemand. D’autre part, il est nécessaire d’informer l’opinion internationale des épreuves traversées. Enfin, la collecte de preuves sous diverses formes doit contribuer à instruire les procès à venir.

Projection d’extraits de
(Vo, diffusion de la traduction française par casques)
Nous nous vengerons ! [Otomstim !], de Nikolaï Karmazinski
(URSS, documentaire, 21 mn, Studio central des Actualités - Moscou, 1942)

Sélection de numéros des actualités filmées Soyouzkinojournal (1941 à 1945)
La Tragédie de Katyn [Katynskaïa tragediïa]
(URSS, documentaire, 40 mn, TsSDF, 1944)

En présence d’Alexandre Sumpf, maître de conférences en Histoire contemporaine, université de Strasbourg, et Laurent Véray, historien du cinéma.

projection
dimanche 8 mars 2015 → 16h30

Bataille pour notre Ukraine soviétique,
d’Alexandre Dovjenko et Youlia Solntseva


(URSS, documentaire, 75 mn, Studio central des Actualités (Moscou)/Studio central des Actualités d’Ukraine, 1943, vo diffusion de la traduction française par casques)
Montage d’images d’actualités magnifié par un texte d’auteur, la Bataille... constitue la première partie d’une fresque sur les souffrances mais aussi « le rôle héroïque joué par l’Ukraine dans la défense de la patrie soviétique durant la Seconde Guerre mondiale ». Le film oppose la beauté et le développement de l’Ukraine soviétique d’avant-guerre au cauchemar de l’invasion et de l’occupation, non sans exalter les prouesses de l’Armée rouge libératrice.

En présence de Vanessa Voisin, post-doctorante ANR « CINESOV » / IRICE.

rencontre
jeudi 19 mars 2015 → 19h

Une spécificité propre à l’URSS : les commissions d’enquête

Les Soviétiques créent en novembre 1942 une « Commission extraordinaire d’État chargée de l’instruction et de l’établissement des crimes des envahisseurs germano-fascistes et de leurs complices » (TchéGuéKa). Composée d’éminentes personnalités, elle est secondée par un vaste réseau de commissions régionales et locales qui mènent les enquêtes sur les lieux des exactions. Les résultats de leurs travaux constitueront la base juridique pour les procès soviétiques depuis 1943 jusqu’aux années 1960.

Projection d’extraits de
(Vo, diffusion de la traduction française par casques)
Majdanek - Cimetière de l’Europe, d’Aleksander Ford .
(Pologne, documentaire, 24 mn, Wytwórnia Filmowej Wojska Polskiego/ Filmoteka Narodowa, 1944)

Majdanek, d’Irina Setkina
(URSS, documentaire, 15 mn, TsSDF, 1944)

Auschwitz, de Mikhail Ochourkov
(URSS, documentaire, 27 mn, TsSDF, 1945)

En présence de Juliette Denis, doctorante en histoire, université de Paris-Ouest-Nanterre-La-Défense, et Alexandre Sumpf, maître de conférences en Histoire contemporaine, université de Strasbourg.

projection
dimanche 17 mai 2015 → 16h30

Le Tribunal des peules (Sud narodov)
de Roman Karmen,
(URSS, documentaire, 59 mn, TsSDF, 1946, version russe, traduction française, diffusée par casque)

Roman Karmen, l’un des documentaristes soviétiques les plus reconnus, est dépêché à Nuremberg avec une petite équipe pour filmer le procès. Il met en place un dispositif à plusieurs caméras, tandis que lui-même, muni d’une Eyemo légère, se positionne au centre de la salle. Monté à Moscou par Elisabeth Svilova, le film sort à peine un mois après la fin du procès. Mais le contexte a changé : la guerre froide commence, et le film est reçu sans enthousiasme.

En présence de Valérie Pozner, directrice de recherche, CNRS, spécialiste de l’histoire du cinéma russe et soviétique, Alexandre Sumpf, maître de conférences en histoire contemporaine, université de Strasbourg, Vanessa Voisin, post-doctorante ANR « CINESOV » / IRICE, et Victor Barbat, doctorant en histoire, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (sous réserve).
Montage d’images d’actualités magnifié par un texte d’auteur, la Bataille... constitue la première partie d’une fresque sur les souffrances mais aussi « le rôle héroïque joué par l’Ukraine dans la défense de la patrie soviétique durant la Seconde Guerre mondiale ». Le film oppose la beauté et le développement de l’Ukraine soviétique d’avant-guerre au cauchemar de l’invasion et de l’occupation, non sans exalter les prouesses de l’Armée rouge libératrice.

Tarifs : 5 € / 3 €

projection
jeudi 4 juin 2015 → 19h30

L’Histoire accuse
d’Irina Mass

(Lettonie, documentaire, 19 mn, Studio de Riga, 1970, version originale, traduction française diffusée par casque)

Tourné par l’ex-opératrice du front Irina Mass, L'Histoire accuse est un fi lm sur le procès du chef du SD (service de renseignements de la SS) de Lettonie, Karlis Lobe,et des officiers placés sous son commandement. Il aborde la mémoire du camp de Salaspils, le massacre des populations juives de Biélorussie et le destin des prisonniers du ghetto de Riga. Sa diffusion a été restreinte et accessible uniquement aux spécialistes munis d’une autorisation.

Suivie de

Loups-garous
d’Hermanis Šulatins

(Lettonie, documentaire, 64 mn, Studio de Riga, 1963, version originale, traduction française diffusée par casque)

Ce film fait partie d’une trilogie sur l'histoire de la Lettonie, du régime de Karlis Ulmanis à 1963. Le montage mêle des extraits de films tournés par les nazis, des photographies prises par les chefs de la Gestapo pendant la fusillade des Juifs en décembre 1941 à Liepaja, ainsi que des rushes de la découverte des cadavres en 1945.

En présence d’Irina Tcherneva, historienne, post-doctorante, ARIAS-CNRS, chercheuse associée, CERCEC-EHESS, membre de l'équipe de l’ANR « CINESOV ».

Tarifs : 5 € / 3 €

COLLOQUES : LA SHOAH EN ESTONIE, LETTONIE ET LITUANIE
jeudi 4 juin 2015
→ 10h00
Ouverture
Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah

Key note speaker
La Shoah dans les pays baltes : perspectives géographiques, temporelles et sociales par Martin Dean, USHMM (États-Unis)

Les communautés juives avant la guerre
Présidence Jasa Markas Zingeris, musée d’État juif Vilna Gaon (Lituanie)

La vie culturelle dynamique démographique des communautés juives avant-guerre par Sarunas Liekis, université Vytautas Magnus, Kaunas
L'engagement politique des Juifs durant l'entre-deux-guerres par Philippe Boukara, Mémorial de la Shoah, et Engle Bendikaite, Institut lituanien d’histoire

Entrée libre sur réservation

→ 14h30
Persécutions, déportations, exterminations
Présidence Christian Ingrao, IHTP-Paris

Des « groupes des tueries » à l’univers concentrationnaire. La politique d’anéantissement allemande dans les pays baltes par Andrej Angrick, Fondation pour la promotion de la science et de la culture, Hambourg
Les ghettos en Lituanie par Christoph Dieckmann, université de Keele, (Grande-Bretagne)
L’extermination des Juifs en Estonie par Toomas Hiio, Institut estonien de mémoire historique
Le convoi 73 par Louise Cohen, Association des déportés du convoi 73

Entrée libre sur réservation

COLLOQUES : LA SHOAH EN ESTONIE, LETTONIE ET LITUANIE
vendredi 5 juin 2015
→ 10h

Stratégies locales face à la Shoah
Présidence Julien Gueslin, université de Strasbourg

Un meurtre sans haine : problématique de la collaboration estonienne pendant la shoah par Anton Weiss-Wendt, Centre d’études de la Shoah et des minorités religieuses, Oslo
La collaboration « ordinaire » en Lettonie par Peter Klein, Fondation pour la promotion de la science et de la culture, Hambourg

Entrée libre sur réservation

→ 10h
Les processus mémoriels dans les États baltes
Présidence Alain Blum, Centre d’études franco-russe de Moscou

Introduction
Problématiques de la mémoire et de l’après-guerre
par Alain Blum

Politiques des répressions staliniennes dans les États baltes par Nicolas Werth, IHTP-Paris
Les politiques éducatives en estonie, Lituanie et Lettonie par Doyle Stevick, université de Caroline du Sud
Les sites de tuerie de masse en Lettonie : commémoration et travaux de recherches par Ilya Lenski, Musée des Juifs en Lettonie

Entrée libre sur réservation