Dès l'annonce de l’invasion allemande lors de l’opération Barbarossa, sur ordre venu des plus hautes autorités, les opérateurs soviétiques mettent en place des équipes de tournage pour filmer les faits de guerre, notamment les traces de destructions et de massacres de masse.
L'objectif des autorités soviétiques est triple :
- mobiliser les soldats et la population par le recours à des films utilisant un registre émotionnel,
- informer l’opinion internationale des épreuves traversées et peser dans l’ouverture d'un deuxième front en Europe,
- contribuer à instruire les procès à venir en collectant un maximum de preuves contre l’armée allemande, en constituant notamment une commission spéciale d’enquête suite aux révélations sur les exactions allemandes.
La constitution de ces preuves découle directement de l'avancée des troupes soviétiques. Après une succession de défaites, l'Armée rouge entame la reconquête de son territoire en 1942, puis celle des pays Baltes, de la Pologne et des territoires allemands orientaux en 1944.
Au fur et à mesure de cette progression, marquée par des replis et des échecs, se multiplient les découvertes macabres : elles surviennent parfois plusieurs années après les crimes nazis, parfois quelques jours plus tard.