Le massacre de Katyn
En mai 1940, la police politique soviétique (NKVD) procède à l’exécution d’environ 15 000 hommes dans la forêt de Katyn. Les victimes de ce massacre sont principalement des officiers polonais, mais figurent aussi quelques médecins, ingénieurs, enseignants et divers membres des élites polonaises considérées comme hostiles à l’idéologie communiste. Les fosses sont découvertes par les occupants allemands en avril 1943 – et à compter de cette date les accusations croisées se multiplient, dans tous les médias, par commissions d’enquête et films interposés.
L'implication de la TchéGuéka
Avec l'avancée des troupes soviétiques vers l'Ouest et leur reconquête des territoires de la zone de Katyn, l'URSS met en place une « Commission spéciale pour la vérification et l'enquête sur l'exécution par les envahisseurs nazis des officiers polonais prisonniers de guerre dans le bois de Katyn ». Cette commission attribue la responsabilité des assassinats aux forces armées allemandes, en utilisant de faux témoignages et en rappelant l'origine allemande des balles utilisées pour exécuter les prisonniers polonais.
Cette falsification, décelée assez rapidement par les pays occidentaux, va jeter le discrédit sur l’ensemble de la TchéGuéka et peser pendant tout le reste de la guerre sur les relations entre l'URSS et les Alliés. Pour l'Occident, le massacre de Katyn a constitué un précédent historique et un révélateur des méthodes et de la réelle nature du régime soviétique. Soucieux de maintenir l'Union soviétique dans la lutte contre le IIIe Reich et de conserver un front actif à l'Est, les Alliés vont participer à l'étouffement de l'événement.
Visualisée dans toute l'Europe, l'image des prisonniers de guerre bâillonnés, les mains liés et méthodiquement empilés après avoir reçu une balle dans la nuque va néanmoins durablement marquer les esprits et nourrira l'antagonisme Est-Ouest de l'après-guerre.